Poursuivant l’idée de la transparence vis-à-vis du produit, cet embouteillage pour le festival d’Islay utilise de l’orge écossaise et est un assemblage de 12 fûts de 7 types différents, donc la composition est accessible via un code sur la bouteille (le numéro de batch précisé). Adam Hannett a-t-il su trouver l’équilibre autour de la déclinaison tourbée de Bruichladdich ?
Nez : on a à la fois une tourbe pommadée aux accents végétaux (camphre, antiseptique, iode) et un aspect fermier qui tient autant du fromage frais au poivre que des notes d’étable. Derrière ce premier écran fort agréable, on découvre des notes de malt, de noix, de sucre roux, quelques touches fruitées (abricot sec, tarte aux poires) mais aussi de la vanille et du bois humide. On a aussi un parfum qui se situe entre l’arnica et l’artichaut avec une apparition de la citronnelle, de la mie de paie et du vinaigre en fond. Fidèle à ce que nous fait Port Charlotte habituellement avec cette tourbe décomplexée et plutôt grasse qui prend pas mal de place par rapport au distillat. Cela sent très bon même s’il faut objectivement reconnaître que cela manque de justesse dans l’étirement aromatique. L’ouverture déplace les points d’équilibre avec une légère fumée, une chute nette du caractère fermier et des agrumes (citronnelle, pamplemousse) qui se font bien plus pressants. Une évolution intéressante pour un nez très lissé et accessible. La dilution offre plus de céréales et gomme le relief. Pas une plus-value en soi.
Bouche : l’alcool est bien intégré, la texture est riche avec une très jolie amplitude. On repart sur une tourbe plus univoque cette fois avec ce sentiment beurré qui s’impose pour offrir une tourbe médicinale (mais pas trop) pommadée, iodée avec des notes de menthe qui se joignent à du pamplemousse, des noisettes, du malt chocolaté et un peu d’épices (poivre, cannelle). C’est vraiment très solide et cela va droit au but. Une bouche efficiente et maîtrisée, preuve d’un assemblage cohérent. L’ajout d’eau fait ressortir la tourbe et les agrumes mais rendent ce dram bien trop simple. C’est peut-être là sa limite, une profondeur réduite.
Finale : elle est plutôt longue avec une persistante moyenne. Le charbon de narghilé et les agrumes (citron, pomelo) se font une place avec le malt, les noisettes et le poivre. Les épices donnent une légère amertume sur la coda. L’eau donne par contre plus de corps à cette finale avec une douceur entre agrumes, céréales et épices.
Music Pairing : First Aid Kit – Wolf
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