La distillerie du Kentucky a communiqué les résultats de l’effet sur son bourbon de fûts dont le bois a été soumis à différents types de rayonnements infrarouges.
Friande d’expérimentations en tous genres, comme en a témoigné l’inauguration de son « Warehouse X » en 2013, Buffalo Trace s’est lancée dans toute une série de tests concernant le vieillissement de son distillat. Lumière, température, taux d’humidité…tous les critères sont pris en compte et modulés dans la quête du « bourbon parfait ».
Buffalo Trace avait déjà exploré ce type de démarche en effectuant dès 2009 un travail spécifique sur huit fûts. Les douelles les composant avaient en effet passé six mois à l’air libre avant d’être assemblées, les huits « barrels » vides étant ensuite séparés en deux groupes de quatre. Le premier groupe fut exposé à des rayons infrarouges de courte et moyenne fréquence pendant 15 minutes à 70% de puissance tandis que le deuxième subissait 30 minutes d’exposition à des rayons de courte et moyenne fréquence à 60% de puissance. Les huit furent ensuite brûlés avant d’être remplis et de patienter pendant six ans et demi avant que le verdict sur l’évolution du bourbon qu’ils contenaient ne soit rendu public.
La distillerie ne rentre cependant pas dans des détails trop techniques (heureusement pour nous), affirmant que « les rayons de courte fréquence semblent avoir affecté davantage le coeur des douelles tandis que ceux de moyenne fréquence ont plutôt touché leur surface et les couches intermédiaires ».
Aromatiquement parlant, les fûts exposés aux rayons pendant 15 minutes ont développé des notes florales et un profil relativement complexe proposant du chêne, des tanins, des raisins secs et du caramel. Ceux ayant reçu 30 minutes d’infrarouges évoluent sur un boisé important, des fruits secs et du poivre noir.
Si ces huit fûts, qui ne sont qu’une goutte d’eau dans le stock « expérimental » de 5.000 unités géré par Buffalo Trace, ne feront peut-être pas beaucoup avancer le schmilblick, ils ont le mérite de démontrer que la distillerie ne s’interdit rien lorsqu’il s’agit de réfléchir de façon globale et audacieuse à ce qui fait (ou pas) un bon spiritueux vieilli. Après tout, c’est en acceptant de se tromper que l’on a le plus de chances de parvenir finalement à son but.
Photos buffalotracedistillery.com
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