Lyon semble parfois un peu oubliée en ce qui concerne les salons du spiritueux. L’annonce d’un événement de dégustation de rhum semblait donc une très bonne initiative. Whiskyandco était donc au Rhum Tasting et, comme d’habitude, nous allons vous raconter comment s’est déroulée cette première itération, fruit de la collaboration de la Cave Bataillon et de Clair de Lune…
L’organisation
Commençons par présenter succinctement les forces en présence. La cave Bataillon, située au 37, avenue Felix Faure, est bien implantée puisqu’elle existe depuis 1953. A l’initiative du projet, elle a choisi de travailler avec Clair de Lune. Il s’agit d’une agence de communication, un fabricant d’influence qui a déjà de l’expérience sur les salons et notamment ceux d’alcool.
Concomitamment à une campagne Facebook, les organisateurs ont jeté leur dévolu sur La plateforme, une péniche faisant office de salle de concert, de complexe événementiel…etc…
Vous l’aurez compris, on reprend un peu l’idée des gros salons annuels avec un lieu sympathique, aménagé pour l’occasion.
Le prix était de 30 € la journée (25 € en prévente) et le Pass deux jours à 40€.
Le programme était pour le moins diversifié avec 250 références, 30 marques ou producteurs, des ateliers et masterclasses (5-10€ unitaire) et quelques animations du bar extérieur rassemblant des établissements locaux.
Les horaires étaient de 13h à 21h le samedi et 13h à 19h le dimanche.
Maintenant que vous avez une vue d’ensemble, passons au contenu de la journée et surtout à nos premières impressions. Rappelons qu’il s’agit d’une première édition et que, forcément, tout n’a pas été parfait. Soyons indulgents.
Voici quelques photos des lieux. J’étais l’un des premiers sur place.
Les points négatifs
Le premier sujet à aborder est la communication. En effet, il y a eu un vrai problème, à mon sens. D’une part, la campagne Facebook s’est dessinée lentement et sans véritablement nous donner de visibilité et d’angles d’approche.
En effet, il semble qu’elle ait été conçue comme un événement du rhum et non comme un salon.
J’explicite ce point de vue. Pour un public-cible plutôt néophyte, l’occasion de goûter du rhum dans un lieu agréable me paraissait assez logique et potentiellement fédératrice, même si l’aspect « happening un peu clinquant » pouvait contraster avec l’aspect détendu qui émane du rhum.
Les amateurs plus chevronnés ont été, eux, laissés de côté. En effet, la liste des exposants a eu du mal à se dessiner et, surtout, pour les quelques maisons d’intérêt, nous n’avions pas eu d’annonces concernant les bouteilles présentées. En toute honnêteté, on peut se réjouir d’avoir un stand Trois Rivières, mais on aurait aimé savoir qu’il y avait des Single Cask. En effet, s’il n’y avait eu que la gamme classique, payer 30 € pour goûter des bouteilles que l’on connaît déjà aurait été problématique…
De surcroît, en tant qu’amateurs, le nombre de stands vraiment intéressant et intrigant était plutôt limité, en tout cas dans l’optique d’un achat de billet.
De la même manière si la diversification des activités est plutôt appréciable, on a l’impression d’avoir un catalogue des possibles entre les stands, les masterclasses, les ateliers, les animations extérieures… La formule pléthorique fait un peu « on veut plaire à tout le monde » et ne cible pas forcément l’identité du salon. De fait, cela semble un peu brouillon. Ce n’est pas un drame en soi, surtout que les personnes avec qui j’ai pu échangé étaient plutôt contentes de leur expérience en masterclasses.
Bien entendu tout cela ne semble pas avoir énormément d’impact. Cependant, le nombre de participants auraient pu être plus importants, rendant l’ensemble plus vivant et plus chaleureux. De la même manière, le choix des horaires pourrait être révisé pour la prochaine édition. Un début le matin vers 10h serait plus judicieux pour ceux qui n’habitent pas Lyon et donnerait la possibilité aux personnes travaillant sur le salon de faire un break dans la période creuse (12h-13h).
Nonobstant, le vrai point noir reste le choix des verres (des Chef & Sommelier que l’on voit sur la photo de Compagnie Des Indes). Comment peut-on imaginer un salon où l’on déguste 1cl maximum par produit dans des verres aussi énormes. Outre le fait que le trimballer tout l’après-midi est pénible, cela rend surtout caduque le nosing. Difficile d’apprécier dans ces conditions les produits, ce qui est tout de même le projet initial. C’est assez incompréhensible je dois l’admettre et plutôt pénalisant pour moi. J’aurais préféré goûter ce genre de bouteilles avec un meilleur support :
Les points positifs
Certes, il y a eu quelques couacs mais ce n’est pas pour autant que le salon n’a pas eu de points forts.
En premier lieu, la qualité de l’accueil. Que ce soit aux stands ou sur l’ensemble de La Plateforme, le staff a su être disponible et agréable, tout en offrant une dimension légère et détendue, s’alliant parfaitement à ce genre de rencontres. De facto, le principal était là, on a passé un bon moment.
L’autre point positif est le lieu. Alors certes, on peut se demander dans quelle mesure cela a impacté le prix final, mais le lieu est joli et la mise en place était agréable. Il y avait des zones pour s’asseoir, des stands en bois sur deux étages et il s’agit d’une péniche, ne l’oublions pas, un endroit assez dépaysant.
Pour ce qui est des marques présentes, je dirais que l’on reste un peu trop sur le monde du sucre. Heureusement, il y avait quelques agricoles, une approche différente du rhum (Transat, Les Rhums de Ced’) ou encore le monde de l’embouteillage indépendant (Compagnie des Indes). Bref, Si la balance n’est pas tout à fait équilibrée, il y en avait au moins un peu pour tous les goûts.
Enfin, c’est une occasion de goûter quelques bouteilles sur lesquelles on n’aurait pas parié au départ.
A titre personnel, outre Compagnie des Indes et Les Rhums de Ced que je connaissais déjà plutôt bien, je retiendrais quelques agricoles.
D’une part l’HSE 2005 en fût d’Islay (Smokehead) et les deux single casks de chez Trois Rivières présents, le 2006 en fût de cognac et le 2004 en fût de bourbon, avec une nette préférence pour ce dernier.
Vous retrouverez bientôt les notes dégustation de ces 3 embouteillages.
Conclusion
Comme souvent avec les premières éditions, il y eut des approximations mais si les organisateurs sont désireux de faire évoluer leur événement (et on l’espère), on pourrait avoir une belle date annuelle sur Lyon.
Ainsi, une meilleure communication, délivrant plus d’informations produits, moins d’éparpillements et, surtout, une verrerie adéquate voilà quelques éléments que l’on ne voudrait pas voir finir en vœux pieux. Nous verrons donc si 2017 apporte son lot de bonnes surprises…
3 Comments
Marie GAUDEL
9 septembre 2016 at 14 h 35 minMerci pour ce retour et toutes ces bonnes remarques qui vont nous aider à réaliser la prochaine édition !
Marie – Clair de Lune
Thomas
10 septembre 2016 at 13 h 03 minBonjour Marie !
Alors bon courage pour la version 2017 ! J’y serai, sans faute ;).
You have a message # 759. Read >> https://telegra.ph/Go-to-your-personal-cabinet-08-25?hs=b2c13d976e6105dcf36cbcc9acacfbb0&
28 septembre 2024 at 23 h 40 minfstu7k