Si on avait déjà dégusté le 32 ans de 2004, on n’avait pas encore emprunté les chemins de l’indépendance pour investiguer sur les vieux Springbank. Une version nous venant du marché japonais, dégustée à l’aveugle…
Nez : c’est plutôt austère. On retrouve du chien mouillé et un côté fermier (crème fraîche) qui s’attache à nous emmener sur le bord de mer (pierre humide). La pâte à tarte vient avec de l’anis, du limoncello et du citronnier, des jus de fruits exotiques (goyave, mangue), du menthol et du poivre de Timut. C’est puissant, complexe, fluide avec une présence évidente. Ce début de nez charismatique s’enrichit de terre glaise, de menthe, de miel d’acacia et des épices (curcuma et coriandre fraîche, carvi). C’est vraiment splendide et cela se rapproche d’un 16 ans Local Barley tout en apportant plus d’exotisme, moins de céréales et une forme d’aisance (précision, justesse) désarmante. On notera par ailleurs que, le temps que je disserte sur son profil, le liquide a commencé à se troubler. On vient d’avoir l’Old Glassing Effect ? On retrouve enfin de l’huile d’amande douce. Après avoir découvert avec effroi qu’il était à 58% (quelle intégration!) on tente le coup de la dilution. L’eau le rend hyper frais avec de la menthe et de la glace à la crème fraîche qui se font maîtresses des lieux, avec un peu d’abricot et d’orge. Il y a en plus un peu de beurre et de silex.
Bouche : Wahou ! C’est presque au niveau du nosing. Il manque de l’amplitude car tout reste au centre de la bouche, mais la finesse est toujours là. Une merveille d’intégration qui tient du chien mouillé, du citron, du yuzu, de la pierre humide, du miel d’acacia, de la pâte à tarte. La seconde partie de bouche offre de la menthe, de l’abricot, de la coriandre, du poivre de Timut et revient sur le citronnier, les céréales (orge sèche) ainsi que du lait fermier qui vient grossir les rangs. Les épices (poivre noir, curcuma, gingembre) ne sont pas aux abonnés absents. C’est remarquablement mis en scène avec, comme au nez, une fluidité bluffante. Avec de l’eau l’amplitude est complètement transcendée mais les arômes en pâtissent un peu. On n’est pas passé loin de l’exploit.
Finale : elle est un peu courte et c’est fort fort dommage. La persistance n’est pas surpuissante non plus mais elle tient la route. On conserve le chien mouillé, la pâte à tarte, le poivre de Timut, le citronnier et le limoncello. L’eau donne un peu plus de peps mais il tombe plutôt facilement en fin de course tout de même.
Leave a Reply