Réservé au marché français, cet embouteillage porte Campbeltown jusqu’à la Barbade ( et ses rums). Nous avions fortement apprécié le 1998 for Malt House Islay (et le Rum Wood 1991) et on espère être aussi bien servi avec cette édition sortie il y a peu…
Nez : on est sur une base reconnaissable, la tourbe conviant à la fois des algues, un soupçon de charbon de narghilé et de la minéralité (pierre froide). On a également cet aspect « chien mouillé » que l’on trouve régulièrement chez Springbank tandis que le sentiment crémeux se confirme peu à peu. Bien entendu, ce n’est qu’une partie du profil. Il y a une patine sucrée qui est reconnaissable puisque l’on perçoit de la vanille, des abricots au sirop, des pêches jaunes, quelques noisettes torréfiées mais également un peu de stevia et de la menthe poivrée. Quand on le laisse réellement s’aérer, il gagne également quelques touches de fromage fondu (très doux rassurez-vous), d’une pointe de paille et du citron. C’est toutefois dommage que, par moment, il s’affaisse un peu en termes d’expressivité. C’est donc un nez réussi et aisé mais qui manque de finesse dans ses déclinaisons. La dilution n’est pas la force libératrice que l’on attendait, malgré la crème poivrée revigorée. Ainsi, on tombe dans l’écueil de la rondeur pesante qui cache partiellement les arômes.
Attention, il faut reconnaître que l’on conserve cette dimension « plaisir immédiat » !
Bouche : on a une jolie texture bien lisse et une amplitude généreuse qui s’allient à la rondeur générale. La tourbe reste confinée dans un coin du profil avec des accents végétaux, fermiers (plus en retrait) et de charbon de narghilé. L’entrée en bouche est portée par un peu sucre citronné, du malt et du chocolat. La seconde partie de bouche retombe alors sur les fruits jaunes avec une sensation sirupeuse indubitable. On est vraiment sur une bouche gourmande, bien maîtrisée et qui vise l’hédonisme brut. L’ajout d’eau lui apporte une énergie intéressante : la végétation donne une touche amère plus contrastée et le citron une pointe d’acidité utile. On regrette encore le manque de justesse de l’ensemble mais c’est assurément une bouche séductrice.
Finale : elle est plutôt longue avec une persistance consistante mais pas exceptionnelle. On commence par la tourbe et ces notes de fruits jaunes au sirop avant de passer, sur l’arrière-bouche, sur quelque chose de moins sucré. En effet, outre un effet végétal (herbe coupée, touche de stevia), on reste sur la tourbe décrite jusqu’ici, avec des algues, du charbon et l’aspect minéral-fermier en retrait. L’ajout d’eau le rend bien plus long et persistant avec des notes de noisettes torréfiées et de chocolat en sus. Toutefois, de manière surprenante, les saveurs de l’arrière-bouche sont plus moribondes.
Music-pairing : Mean Mary & Franck James – Blazing
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