Le 21 ans classique (2014) avait été plutôt convaincant, sans toutefois atteindre des sommets. Ce single cask spécialement sélectionné pour la France, issu d’un fût d’oloroso, nous offrit quant à lui 336 bouteilles. Restait à savoir si nous allions avoir du concentré de Campbeltown ?
Nez : derrière des pointes de chien mouillé et de minéralité, on perçoit avant tout des fruits secs : noisettes, noix et crème à l’amande. Il faut alors le laisser se décanter pour qu’il montre ses arabesques. On découvre alors un pendant plus acide qui tient tout autant du kumquat que des fruits exotiques (jus d’ananas et de passion). Avec le temps, le poivre se découvre et vient donner du peps à l’ensemble. Enfin se mettent en place de l’orange de Satsuma, de la crème aux œufs, des caramels au café, de l’ananas rôti, de la crème fraîche et de la chlorophylle. Ce nez laisse un sentiment contrasté. D’un côté, on a une belle complexité et des éléments prometteurs. De l’autre, on retrouve une mise en scène un peu brouillonne, un assemblage aromatique bien fait mais qui n’est pas assez juste et qui reste trop médian. La dilution renforce le fondu et réaffirme les pôles aromatiques.
Bouche : la texture est bien dense avec une amplitude suffisante. On est pourtant face à une problématique similaire à celle du nez, en termes d’exploitation du potentiel. On commence par une touche minérale, une invitation de la violette ou encore des oranges avant que les fruits secs et les fruits exotiques ne prennent l’ascendant. On sent alors la pâte de noisette, de la liqueur d’orange et d’abricot, de la mangue, un chouia de passion et de l’ananas. Les épices arrivent tardivement, avec de la cannelle, du sel et du poivre plutôt asséchants, tandis que le bois, la chlorophylle et la fougère se font sentir. Si l’entrée en matière nous laisse un peu sur notre faim, le relais gourmand est tout à fait pertinent et apporte une belle corpulence. On notera toutefois que c’est une bouche un peu trop homogène, la précision se faisant fuyante. La dilution, elle, amoindrit grandement son impact avec une violette plus présente.
Finale : elle est moyenne avec une persistance limitée. On redécouvre la violette, l’orange, l’abricot, la noisette, le poivre et la fraîcheur perçue auparavant. L’arrière-bouche est plus épicée avec un reliquat fruité ce qui permet, malgré un relatif minimalisme, de conserver une présence en fin de parcours.
Music-pairing : Trombone Shorty – Laveau Dirge n°1
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