Voici d’une part un bel hommage à René Magritte, mais aussi le moyen de lancer le débat sur la manière dont on doit considérer les vieux whiskies onéreux. Ce qui nous importe ici, c’est ce qu’il y a dans la bouteille de ce blend. Sur l’étiquette, on sait qu’il est composé de Glen Ord 19 ans vieillit en fût de Xérès, de vieux grains comme Strathclyde et Girvan 40 ans et du Caol Ila 30 ans. This is not a Luxury Whisky, seriously ? Un joli mix, pas évident à équilibrer… Essai transformé ?
Nez : cela ne manque pas de caractère avec un beau bouquet de sous-bois : champignons, feuilles mortes, mousses et humus. Le tout est enrichi par la fraîcheur de la chlorophylle et de l’eucalyptus. On retrouve alors du citron, du pain de mie avant que des notes de céréales (maïs, blé, orge) s’affirment, accompagnées de crème de marron et de glace à la vanille. Il y a aussi du poivre, du sel, de l’anis, du carvi, un peu de bois brûlé et du vernis. C’est un peu étrange mais tout se met peu à peu en place avec l’apparition de discrètes notes de fruits (cerise, liqueur d’orange). Au final, c’est un nez plein de promesses qui nous emmène dans les champs de céréales mais surtout dans la forêt et ses notes terreuses et végétales. L’eau a tendance à renforcer les agrumes et les herbes fraîches. Passons à la suite.
Bouche : la bouche est très douce (bonbon au miel). On sent une légère fumée assez proche des notes de bruyère d’Highland Park qui retrouve un peu de chocolat et de malt caramélisé mais surtout des oranges confites, des feuilles mortes et du thé Pu-erh. L’eucalyptus, les cendres, la réglisse, le sucre roux, la cerise et des notes de noisettes torréfiées amènent un joli complément, tandis qu’on a des apports plus épicés et salés (noix salées, cannelle, carvi, poivre) ainsi que du chocolat noir et de la frangipane. Une bouche pertinente et originale qui fait preuve d’une belle précision. L’eau n’a pas spécialement d’avantages.
Finale : longue et généreuse avec un résultat qui oscille entre la fumée miellée, le the Pu-erh, les noisettes, les oranges confites et la menthe glaciale. L’arrière-bouche repart sur la griotte, le sel, le poivre, la fumée froide et la réglisse. On garde une sensation très fraiche (menthol) avec l’adjonction d’eau.
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