Uitvlugt a un côté « quitte ou double » qui met souvent l’acheteur sur la réserve. Pourtant, il peut y avoir de très beaux spécimens comme nous l’avait prouvé Compagnie Des Indes avec son Cask MGA4…
Nez : le potentiel saute aux narines. On retrouve des fruits blets (ananas, banane, kaki) se mariant allègrement à des touches iodées claires et nettes, porteuses d’un soupçon de poisson. Il semble qu’il soit désireux de conserver ses secrets. La fraîcheur n’est pas tapageuse mais s’exprime avec grâce : olives vertes, notes de tea tree et de romarin, de cumin voire de fenugrec et de la muscade. Le développement se fait peu à peu avec une texture huileuse (lin). Si la finesse est sa qualité indéniable, il connaît une chute d’intérêt avec des notes sucrées (barbe à papa fraise mais avec la neutralité de marshmallows, crème aux œufs, nougatine) qui ne permettent pas de jouir correctement des notes de sésame grillé. Cette gangue n’est pas hermétique mais laisse principalement passer les herbes, les fruits étant compressés à ce stade. Peu à peu l’harmonie est retrouvée au sein d’une ambiance cotonneuse des plus surprenantes. Un début qui déstabilise mais qui dénote une profondeur à ne pas sous-estimer. Ce nez n’est pas évident et demande une attention particulière pour dérouler l’intégralité de ses parfums. Quelques gouttes d’eau parviennent à purger le léger excès de sucre. Le résultat reste assez intellectuel mais maîtrisé, une pointe de cire se mêlant aux arômes précédemment évoqués.
Bouche : la texture est très agréable et l’alcool est très bien intégré. C’est puissant et chaud et on reste sur la même base que le nez, à savoir un rum qui nécessite de la concentration. La mangue et la banane se conjugue à des touches de confiserie dénuées d’effets paralysant. La seconde partie de bouche gagne de la vanille, du lin, des épices douces comme la muscade, de dragées nature. Le sel est toujours présent tandis que la fraîcheur est portée par l’arnica et le laurier. La seconde partie de bouche conserve ce pan tout en mettant en branle des strates d’agrumes (pomelo, yuzu). C’est bon et bien conçu mais son point de vue distancié et légèrement épris de sucre ne parvient pas à complètement sublimer ses esquisses. La dilution renforce sa pertinence avec un équilibre plus prononcé. Si ce n’est pas toujours d’une précision redoutable, il y a un amalgame qui fait preuve d’une élégance à souligner : les agrumes embrassent l’exotisme pour ne former qu’une seule catégorie, relevée par les herbes et les épices. Très bon bien qu’il lui manque cette folie qui transporterait l’ensemble.
Finale : elle est moyenne mais c’est un rum qui reste bien en bouche. La vanille est de retour avec de la banane et du kaki (apport gras) et un voile de barbe à papa. Sur l’arrière-bouche, sel, vanille, muscade, tea tree et romarin se mettent en place avec des touches d’olives vertes. Même avec l’ajout d’eau, la persistance n’est pas exubérante. La finale est par contre plus ample, avec des herbes revigorées.
Music Pairing : Le cercle chromatique – Apex Pyramis
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