The Rum Cask nous propose ici un single cask, provenant de la distillation d’un pot still. L’embouteilleur allemand nous avait déjà gratifiés d’un Worthy Park 2005 qui avait plus de potentiel que de pouvoir de séduction. Du haut de ses 12 ans, cette version sera-t-elle végétale ou plus dense ? Eléments de réponse…
Nez : c’est immédiat et flatteur. On reconnaît du beignet à la banane, des notes rustiques qui évoquent les olives vertes et une touche de pâte à modeler. On a alors du lait de coco, de la vanille, des épices douces (carvi, curcuma) et quelques douceurs aux amandes. Il ne faut pas se méprendre et penser qu’il fait partie de ces jamaïcains à haute intensité d’esters. Peu à peu, on découvre de l’arnica, un peu de thym mais également une pointe de chocolat au lait et de flan pâtissier. La chimie s’évapore peu à peu et conserve la gourmandise aux accents frais et végétaux. L’évolution n’est pas la plus fulgurante du monde mais on a de quoi se repaître. La dilution conserve la structure primaire sans dissoudre son expressivité. Le beignet à la banane n’est plus aussi hégémonique qu’auparavant et on observe plus de finesse. Un joli nez qui ne s’affaisse pas après l’ajout d’eau.
Bouche : On retrouve le mix perçu au nez bien que l’alcool se fasse mordant. On débute sur une base d’arnica, d’une pointe de camphre et de thym tandis que les bananes se déclinent : beignet, banane déshydratée… On a alors des copeaux de coco et de la vanille ainsi qu’un retour des olives vertes. Ces dernières sont accompagnées de touches fugaces de goudron et de pierre froide qui se dissipent avec célérité. Il devient alors plus végétal malgré le maintien de l’aspect nettement « dessert ». Les épices sont présentes le long de cette bouche mais sans faire preuve d’autorité. Le carvi est plus notable à ce stade. En l’état, l’alcool cache partiellement les arômes. On espère que la dilution se montrera efficiente. L’ajout d’eau permet de calmer le feu de l’alcool et fait ressortir les composantes végétales sans verser dans l’amertume. Le trio banane-coco-vanille est plus discret mais on gagne un peu de chocolat au lait et les épices. Une bouche qui reste fraîche et douce, les olives vertes se montrant présente sans l’acidulé que l’on peut ressentir chez les Hampden survitaminés.
Finale : elle est moyenne avec une belle persistance. Le beignet aux bananes fait preuve de détermination avec du thym, des olives vertes discrètes, de la vanille et du poivre noir léger. L’arrière-bouche profite du léger piquant des épices pour tenir sa gamme en laisse. La dilution permet de gagner en longueur avec plus de minéralité et de végétation.
Music Pairing : Celia Cruz – La vida es un carnaval
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